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Aujourd'hui je souhaite m’exprimer pour faire connaître mon histoire…
J’attendais ta venue avec impatience et tu es arrivée un jour de juillet 2017 avec deux semaines d’avance... Toi aussi tu étais pressée de faire partie de ce monde, sans savoir que c’était un monde de brutes sans pitié…
24h après être arrivée aux urgences maternité à l’hôpital de ville, on m’a installée dans une chambre en m’expliquant que si je n’accouchais pas, je ne serai pas non plus sortante puisque mes contractions étaient de plus en plus fortes. Après quelques temps, j’ai perdu du sang dans la salle de bain. Terrifiée, je me demandais ce qui se passait. J’étais paralysée de douleur ! J’ai sonné pour que quelqu'un vienne voir ce qui se passait, et je ne m’attendais pas à ce qui allait arriver…
Une aide-soignante est arrivée et a vu que j’étais vraiment au plus mal, en pleurs. Elle m’a demandé de m’allonger pour m’ausculter, et c’est avec une force inimaginable qu’elle m’a prise par le bras pour me jeter sur le lit. Elle m’a regardée en me disant qu’on allait m’emmener en salle de travail.
J’ai passé 24h de plus en salle de travail. On m’a posé la péridurale sans une explication, et là, le malheur nous est tombé dessus. Ta respiration s’affaiblissait, et à 5 reprises tout le monde était très inquiet. Pourtant, personne ne nous expliquait ce qui était en train de se passer. Je savais juste qu’ils préparaient le bloc pour procéder à une éventuelle césarienne en urgence.
Quelques minutes après, tu as commencé à pointer le bout de ton nez. Je n’arrivais plus à pousser car j’étais épuisée. Très vite, le personnel a décidé de m’aider avec les pinces et les ventouses. Je me rappellerais de ce moment toute ma vie… La personne que j’avais en face de moi me criait dessus en me disant : «Allez ! Poussez ! Je veux bien vous aider, mais là il faut pousser ! », en me tapant sur le ventre. Elle a tiré à 5 reprises avec les pinces. Nous entendions des craquements, toujours sans savoir ce qui arrivait, et là elle a lâché un : « Mince, j’y arrive pas ! »
À la 6ème tentative tu es enfin arrivée, mais on ne t’entendait pas pleurer. Je me suis alors effondrée ! Tout s’est passé très vite, ils t’ont enroulée dans un drap blanc qui s’est vite imbibé de sang, avant de t’emmener loin de moi. Je t’ai vue 30 minutes plus tard, et nous étions les parents les plus heureux du monde. J’ai passé la nuit à te contempler et à te donner le sein…
Le lendemain, je me suis rendue compte que tu avais deux énormes trous assez profonds dans la tête. Je m’inquiétais, mais on me disait que c’était normal et que tu avais la tête pointue et tordue. Je n’arrivais plus à t’allaiter car j’avais terriblement mal à la poitrine. Là, une aide-soignante m’a dit : « Si vous n’êtes pas capable de donner le sein, passez au lait artificiel mais ne tirez pas votre lait pour le donner au biberon, cela ne sert à rien ! ». À cause de la douleur et de la tristesse, j’ai cédé et je t’ai donné le biberon… On m’a laissée un mois avec la poitrine qui avait doublé de volume, sans me donner de traitement pour arrêter la lactation. J’ai vécu cette souffrance comme une punition, mais sur le coup je leur faisais confiance et ne m’inquiétais de rien.
Une fois rentrés à la maison avec toi : notre petit diamant, nous avons vite constaté que tu étais un bébé qui pleurait beaucoup et vomissait beaucoup. Nous t’avons accompagnée plusieurs fois pour consulter les médecins qui disaient que cela correspondait à des régurgitations. Pourtant, au fond de moi je savais que ça n’allait pas, mais personne ne m’écoutait.
Un jour, tu étais vraiment mal au point que je t’emmène une nouvelle fois chez ton médecin. Cette fois-ci, il nous a demandé de nous diriger vers l’hôpital ou j’ai accouché. Tu avais 1 mois jour pour jour. Une fois arrivés, ils nous ont dit que tu étais tout simplement allergique au lait de vache, mais ils ont quand même souhaité te garder en observation durant 24h, car tu ne voulais plus t’alimenter.
Le lendemain, après être sortis depuis seulement 30 minutes, tu t’es mise à saigner du nez et de la bouche, jusqu’à perdre connaissance ! Sachant que je prenais un risque avec la route, j’ai tout de même décidé de t’emmener à Toulouse, à l’hôpital des enfants. Une fois arrivés là-bas, ils étaient choqués de ton état et nous ont dit que tu tolérais bien le lait ! Pour eux, une bronchiolite infectieuse était à l’origine de ton état.
Tu es restée hospitalisée 48h pendant lesquelles tu vomissais toujours autant. À ta sortie d’hôpital, personne ne voulait écouter ma détresse, et le 12 septembre 2017, (soit deux mois après ta naissance), tu as eu une forte poussée de fièvre à 39°. C’est là que ton médecin nous a conseillés de t’emmener à Montpellier, (comprenant tout à fait notre peur de retourner à l’hôpital de proximité).
À peine arrivés à Montpellier, on m’a refusé l’accès à la salle où ils étaient en train de te faire une prise de sang. J’ai forcé l’entrée car je ne comprenais pas ! Là, on m’a dit que tu n’allais pas bien et qu’il fallait t’emmener faire un scanner. On m’a alors posé plein de questions et on m’a demandé : « Mais qu’est-il arrivé à votre enfant Madame ? ». À ce moment-là je n’ai pas compris et leur ai simplement répondu : « Rien ! »… Mais personne ne m’écoutait !
Au retour de ton scanner, on nous a annoncé que tu avais été secouée, mais que pour l’instant ton état critique était le plus important. Là, on nous a transférés à l’hôpital, ce qui a marqué le début de la descente aux enfers ! Les ambulanciers ne m’ont pas attendue ! Je courrais derrière le camion, le cœur en miettes ! Je tremblais et ne comprenais pas ce qui se passait…
Arrivés sur place, l’attente a été longue. Le médecin qui est arrivé nous a expliqué la suite de ta prise en charge, et donc, ton opération en urgence… Il était à peu près 15h quand tu es partie au bloc. Je t’ai accompagnée jusqu’à la porte, et là je me suis effondrée. Ton papa était très inquiet aussi. On t’a revue à 19h30, et tu dormais en salle de réveil. L’anesthésiste nous a dit que tu avais énormément de sang dans la tête et que c’était grave. Je sentais son regard étrange sur moi…
Une fois revenus dans le service, nous avons vu beaucoup d’enfants atteints de handicaps et qui avaient le même souci que toi. Nous étions bouleversés.
Le lendemain, je ne m’attendais pas ce qui allait encore arriver… Le neurochirurgien est venu me voir et m’a dit que je t’avais maltraitée ! Il m’a regardée en me disant : « Vous avez jeté votre fille par terre, vous l’avez tapée, secouée, ce n’est pas possible! ». « Il s’est passé quelque chose, et ça c’est notre rôle de le trouver ». « Je suis obligé de faire un signalement ! ».
De là, ils ont décidé de te faire passer une batterie d’examens. Ils ont d’abord réalisé une radio de ton squelette. La radiologue t’a alors saisi la tête et l’a cognée contre la plaque en fer de la radio. Elle t’a attrapée par la jambe et a commencé à s’agacer sur toi. Choquée, je lui ai demandé de se calmer et l’ai menacée de te reprendre et de sortir de la radio. Elle m’a répondu : « Ne vous inquiétez pas, j’ai habitude de mon métier ». J’ai demandé à ton papa de prendre ma place car je ne supportais plus la torture qu’ils te faisaient vivre. Les résultats sont arrivés rapidement et n’ont rien révélé d’anormal. La seule chose qui a été trouvée, c’est un hématome sous dural et des hémorragies rétiniennes dans les yeux.
Puis, par la suite, nous avons été convoqués à la gendarmerie, et une perquisition a été ordonnée à la maison. Les gendarmes n’ont rien trouvé rien à nous reprocher…
Quelques jours plus tard, un médecin légiste est venu t’occulter. En regardant ton carnet de santé, il nous a d’abord dit qu’il y avait eu des problèmes à l’accouchement, et que tu avais déjà un hématome à ce moment-là. Pourtant, personne ne m’avait avertie de cela! Le médecin s’est alors intéressé et penché sur le problème. Il m’a demandé si tu avais pu être victime d’un choc, car les examens retrouvaient deux hématomes sous duraux sur toi. Je lui ai alors répondu que oui ! En fait quelques jours auparavant, quelqu'un nous avait coupé la route dans la traversée d’un rond-point… Là, il nous a dit qu’il y avait une forte possibilité que tes hématomes soient dus à l’accouchement, mais que le petit choc que tu avais subi en voiture avait dû contribuer à déclencher le deuxième hématome. Ensuite, il a demandé à rencontrer le médecin qui te suivait pour voir l’ensemble des résultats complets de tes examens.
Voyant tout de même que nous étions de bons parents, ce médecin nous a autorisés à quitter l’hôpital avec toi. Bien que soulagée, je me suis effondrée car je n’en pouvais plus de tout cet enfer. Je me suis quand même empressée de préparer les valises pour partir au plus vite, (cela faisait 15 jours que l’on était à l’hôpital !). Nous étions prêts à partir lorsqu’un autre médecin est entré, furieux, pour nous dire qu’il n’était pas d’accord et qu’il ne nous laisserait jamais sortir. Je sentais toute la rage dans son regard… Je me suis alors permis de lui montrer un courrier du médecin légiste qui stipulait qu’on pouvait quitter l’hôpital avec toi, mais ce médecin est entré dans une colère et une agressivité sans nom. Il s’est mis à trembler en se rapprochant de moi. Il a ensuite commencé à nous menacer en nous disant : « Ne vous inquiétez pas, vous allez revenir ici très vite ». « Moi je m’en fiche du légiste et de l’avocat ! ». « Vous avez fait du mal à votre fille point ! »
Nous sommes ensuite rentrés tous les 3 à la maison mais nous avons eu du mal à reprendre notre vie normalement. Je ne dormais plus, du moins je faisais semblant d’aller bien. Je faisais des cauchemars et étais en panique en permanence. La seule chose positive, c’était que tu ne vomissais plus et que tu allais bien malgré la pose de ta dérivation qui nous inquiétait beaucoup. Nous avons mis au moins un mois avant de retrouver nos habitudes et reprendre le cours normal de notre vie.
En parallèle, nous avons de nouveau été convoqués à la gendarmerie pour être entendus sur l’accident de voiture. J’ai dû faire intervenir mon avocat pour qu’il se rende en urgence au parquet pour entrer en contact avec le magistrat car c’était un vendredi.
Le 22 octobre 2017, nous t’avons accompagnée chez le docteur pour te faire vacciner. Tout allait bien, mais le lendemain tu as eu de la fièvre, et nous avons observé du purpura sur la main droite. Je me souviens que ton papa et ton tonton se disaient qu’on allait encore être accusés de t’avoir maltraitée. Malgré leur inquiétude, je leur ai répondu que tu devais sûrement faire une allergie, et qu’il fallait que je t’emmène consulter le médecin traitant. Celui-ci a très vite confirmé que c’était bien du purpura et a ajouté qu’il fallait de nouveau t’hospitaliser !!! Encore une fois, je me suis complètement effondrée. Je pleurais tellement que je n’arrivais plus à respirer. Je faisais une crise d’angoisse ! Le docteur m’a aussi expliqué qu’on ne pouvait pas t’emmener à Toulouse, car ton état était critique et que la route était trop longue pour toi. C’est donc à contre cœur que nous t’avons emmenée à l’hôpital, la peur au ventre…
Lorsque nous sommes arrivés, personne ne nous a parlé. Pourtant, il y avait 7 médecins dans la pièce qui faisaient un rapport complet pour l’envoyer directement à l’hôpital de Montpellier. L’interne nous a même dit que si on ne t’emmenait pas là-bas tout de suite, tu allais mourir. Il nous a expliqué que nous étions dans l’obligation de t’y emmener. Ne voulant pas revivre un nouveau calvaire, j’ai refusé en disant que même en hélicoptère, tu n’irais pas à Montpellier. Hélas, 5 personnes des ambulances sont arrivées et m’ont dit que je n’avais pas le choix ! Ils t’ont prise pour t’emmener de force, sans même vouloir que je monte avec toi dans le camion.
Arrivés à l’hôpital de Montpellier, ils m’ont dit que tu n’avais rien à la tête, et que pour eux ce n’était rien d’autre que de la maltraitance. J’ai alors tout de suite compris que ça allait recommencer… J’ai appelé ton papa et lui ai demandé de se dépêcher à arriver. Il nous a retrouvées avec ta mamie et ton papi.
Le lendemain, ils n’ont pas perdu de temps ! Ils ont pris des photos de toi et ont fait un signalement. Cette fois ci, ils ne se sont pas loupés et ont demandé l’avis d’un expert de l’hôpital, ainsi qu’un éloignement des parents. Les motifs évoqués étaient que nous étions en colère dès la première intervention, qu’il y avait beaucoup trop de personnes de la famille à ton chevet, et que la poursuite des soins, l’observation et les examens étaient trop difficiles à réaliser. Tu étais dans mes bras et ils t’ont arrachée à moi ! Tu hurlais et je supportais plus cette souffrance. Je suis alors sortie prendre l’air devant l’hôpital avant de vomir.
Encore une fois, je n’arrivais plus à respirer… Heureusement papi et mamie étaient là car sinon j’aurai fait une bêtise. Je suis rentrée à la maison et demandais régulièrement de tes nouvelles par téléphone. Au début, ils m’ont dit que tu refusais de manger et que tu pleurais beaucoup. Nous étions séparées depuis le jeudi, et lorsque j’ai téléphoné le dimanche, une personne m’a dit que tu allais beaucoup mieux et que tu avais recommencé à manger ! Comme par magie, tu étais sortante ! J’ai vite compris que tout ceci n’était qu’une machination…
Effectivement, ils n’ont pas tardé à me dire que je n’étais plus ta maman, et qu’ils t’avaient trouvé une famille d’accueil ! J’étais dévastée et paniquée ! Le lundi, j’ai appelé mon avocat en le suppliant de m’aider à te retrouver. Il m’a alors répondu qu’il ne pouvait malheureusement rien faire de plus en l’état des choses, mais qu’il allait faire son maximum pour préparer notre défense et essayer d’obtenir des droits de visites. Malheureusement, la juge n’a jamais répondu à ses demandes…
Vendredi 3 novembre 2017, nous étions convoqués devant le juge des enfants. Une personne de l’ASE présente à l’audience s’est montrée rassurante, disant qu’il n’y avait rien à nous reprocher. J’ai aussi expliqué à la juge ce que nous avons vécu, et ce qu’on m’avait dit : que je n’étais plus ta maman… Je lui ai dit que je n’avais plus de nouvelles de toi depuis plus de 8 jours ! Elle-même n’a pas compris car ce n’était en aucun cas ce qu’elle avait ordonné ! Elle n’avait pas non plus demandé ton placement provisoire ! Elle a alors écouté mon avocat, et a compris que nous n’étions pas coupables de maltraitance ! De plus, le vaccin associé à ton traitement contre les crises d’épilepsie n’était pas compatible, ce qu’on ne nous avait pas dit ! Ton allergie était donc due à cela !
Ce jour-là, la juge a pris la bonne décision ! Elle nous a rendu notre petit diamant !
Sortis de son bureau à 13h, nous avons eu de tes nouvelles à 17h. Nous sommes venus te récupérer en fin de journée. Tu étais dans un état pitoyable : cernée, bleue, sale, avec des excréments et des vêtements et des couches trop petits, (alors que nous avions tout fourni : vêtements, couches, lait anti-régurgitations…). Tu n’avais plus non plus ton doudou et tu étais perturbée. Ce qui m’a fait plaisir, c’est que tu m’as tout de suite reconnue en m’agrippant le vêtement et en me disant : « Aheu ! ». Je t’ai emmenée chez le médecin traitant pour faire constater tes mauvais traitements, et j’ai appelé mon avocat.
Le lundi suivant, nous avons appris par un brigadier qu’une enquête pénale allait être ouverte à notre encontre, ce que nous avons bien du mal à comprendre ! Pourquoi tant d’acharnement ? Je ne comprends pas comment des personnes comme ça peuvent encore exercer leur métier, et je ne peux pas imaginer ma vie sans toi ! Tu es ma raison de vivre !
À ce jour, nous savons juste que la mise en place d’une mesure éducative a été décidée, mais on ne sait pas quand elle commencera. On sait qu’elle durera 6 mois, et qu’ensuite nous devrons repasser devant le juge des enfants, au tribunal le 3 mai 2018.
Notre vie est devenue un enfer !!!