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Mise à jour : Sandrine a enfin été innocentée !
Notre cauchemar a démarré le 1er avril 2014. Hugo avait alors presque 4 mois.
Hugo est un bébé désiré qui venait naturellement compléter notre famille déjà composée d'une grande fille de 3 ans.
Il est arrivé au monde telle une fusée... même pas le temps d'avoir une péridurale alors qu'il était en siège. Mais tout s'est bien passé !
Hugo était un gentil bébé mais il pleurait beaucoup et dormait très peu, et ce quasi dès le début. Tout cela s'est accentué au fur et à mesure, jusqu'à se réveiller 40 fois par nuit. Il ne dormait paisiblement que dans sa nacelle. L'alimentation était difficile aussi : des régurgitations, de la nervosité en prenant le biberon.
Durant ses 4 premiers mois de vie, nous avons consulté à 9 reprises le pédiatre, à 2 reprises les urgences pédiatriques... : ne vous en faites pas madame, votre fils n'a que des coliques ! Ne vous en faites pas madame, il fera ses nuits un jour ou l'autre ! Ne vous en faites pas madame, c'est une petite gastro !
Jusqu'au jour où, allant le récupérer chez la nourrice, je retrouve mon petit complètement amorphe, les yeux dans le vague, blanc comme un linge ! Direction à nouveau pour les urgences : réhydratation, bilan. Ne vous en faites pas madame, votre fils reprend du tonus. On le garde juste pour la nuit sous surveillance.
Je rentre alors un peu soulagée à la maison avec ma petite fille. Soulagement qui n'a pas duré longtemps : à 23h coup de téléphone. Madame, nous avons constaté que votre fils était très agité pendant son sommeil et nous lui avons fait un scanner. Il faut le transporter en urgence à Strasbourg !
Là bas : des hémorragies rétiniennes ainsi que des hématomes sous-duraux sont découverts. Hugo est opéré quelques heures plus tard et une dérivation lui est posée.
Le même jour, un signalement pour suspicion de bébé secoué est fait... ils n'ont pas traîné...
Je me rappelle encore les regards du personnel soignant: accusateurs, méchants !
Mais tant pis, notre enfant va enfin mieux : il dort comme un loir, il mange très bien. Miraculeusement, cette dérivation a tout changé et nous nous retrouvons avec un bébé en pleine forme. Alors qu'importe le signalement : Hugo se porte comme un charme et c'est le principal. Ils vont bien se rendre compte qu'Hugo n'est pas un bébé secoué et tout va s'arrêter, forcément !
Grave erreur : tout ne fait que commencer, la machine est lancée ! Interrogatoires par la police au sein même de l'hôpital pour le papa et moi même, la nourrice et son mari sont également vus. Les inspecteurs sont corrects, à l'écoute. Nous leur faisons comprendre que nous contestons formellement les faits. Hugo n'a été secoué par personne : c'était un bébé malade que la pose de la dérivation a sauvé ! Mais il faut un coupable puisque les médecins sont formels, notamment l'expert qui a fait un rapport (sans même attendre les résultats de l'IRM). Il accuse la nounou ou le mari.... nous n'y croyons absolument pas et le faisons entendre.
Entre temps, nous apprenons qu'Hugo va être placé en pouponnière... 6 mois !
Comment peuvent-ils nous enlever notre bébé ? Pourquoi ?
Nous avons le droit d'aller le voir 2 heures tous les jours. Comment décrire cette période... une haine incommensurable pour ceux qui ont osé faire ça, un vide immense, des nuits sans dormir et à pleurer des larmes (je ne pensais pas en avoir autant...).
Il y avait des jours où j'allais à la pouponnière et ne le voyait finalement qu'un quart d'heure car il dormait. Je reprenais alors ma voiture après ces 15 minuscules petites minutes passées avec lui et j'avais envie de hurler, de tout arrêter, je conduisais comme une machine sans voir ni regarder la route. Qu'importait... mon bébé était loin de moi et plus le temps passait, plus je désespérais de le récupérer.
Nous avons pris contact avec un grand Professeur de neurologie qui a finalement accepté de nous aider en revoyant tous les documents médicaux... et là miracle : notre fils a en fait une hydrocéphalie externe ! Nous avons enfin un écrit qui dit que Hugo n'a pas été secoué.
Nous le disons à la pouponnière, le faisons savoir au juge des enfants. Je pensais que nous allions le récupérer de suite mais NON !! Il fallait encore attendre une nouvelle date pour passer devant le juge. Imaginez devoir continuer à aller voir votre fils à la pouponnière alors que tout le monde sait qu'il était malade et que personne ne lui a fait du mal ??? C'est inhumain...
Nous l'avons finalement récupéré au bout de 4 longs mois, le juge pour enfants, les services sociaux et le personnel de la pouponnière admettant que nous étions de très bons parents aimants.
Il a mis une semaine à se ré acclimater à la maison. Il pleurait quand je venais lui faire un bisou avant d'aller me coucher... Comment un bébé peut il avoir envie de pleurer quand on lui fait un bisou ?? Le pauvre n'y était plus habitué.
Nous avons fait en sorte de reprendre le cours de notre vie mais la juge d'instruction ne l'a pas vu de cette façon. Nous l'avons vue la première fois en novembre 2014 puis une deuxième fois en décembre 2015. A chaque fois, nous avons vu son regard accusateur. Ben oui la pauvre, comment faire autrement alors que 3 expertises demandées par ses soins à des médecins spécialistes du bébé secoué disaient toutes que le papa ou moi même étions coupable (et oui, j'ai oublié de préciser que puisque nous avions défendu la nounou à corps et à cri, nous étions forcément les coupables !!).
Nous avons refait appel au Professeur qui nous avait permis de récupérer Hugo, avons été voir un autre expert sur Montpellier. Ils disent tous deux la même chose : non, notre enfant n'a pas été secoué, oui, il était malade et cela se voyait déjà in utero ! Mais qu'importe, la juge n'en tient pas compte....
Alors aujourd'hui nous en sommes là : nous avons été mis en examen tous les deux. Les grands parents de Hugo ont porté plainte contre X pour que les négligences médicales soient mises en évidence ( la prise en charge lors de ses 4 premiers mois de vie a été plus que médiocre !!) mais là bizarrement rien ne bouge...
Hugo va très très bien. La dérivation a été enlevée en octobre dernier. Il n'a aucune séquelle et n'en a jamais eu. Il passe en septembre prochain en moyenne section !
Voilà notre histoire : cela fait plus de 3 ans que cela a commencé ! Nous avons une épée de Damoclès sur la tête et devons tout de même continuer de vivre, pour nos enfants !
Mon couple aujourd'hui vient d'exploser. Nous n'avons jamais douté l'un de l'autre mais n'avons sûrement pas réussi à passer ce cap comme il fallait. Ou notre couple n'était pas assez solide pour passer cet ouragan. Mais nous allons là aussi faire en sorte de préserver au mieux nos bébés qui n'ont jamais rien demandé.
Je voue une haine farouche à ces médecins qui ne sont pas capables d'admettre leurs erreurs. Qui préfèrent laisser des familles entières dans le plus gros désarroi plutôt que d'admettre leur faillibilité !!