L'association Adikia prend en charge uniquement les cas suivants :
Dans les autres cas, nous vous invitons à vous tourner vers d'autres associations plus spécialisées que la nôtre.
Journalistes, avocats, et autres professionnels : nous contacter plutôt sur contact@adikia.fr
Nos filles sont nées grandes prématurées à 29 SA. Deux petites jumelles, tant attendues. Nous avons vécu la dure étape qu'est la réanimation et la néonatologie, mais après deux mois de long combat, un combat pour la vie, nous sommes enfin rentrés tous les quatre à la maison.
C'était censé être, à ce moment là, le vrai début de notre vie à quatre, le bonheur d'être enfin réunis, tous ensemble, sous le même toit, jour et nuit, sans que les machines et le personnel ne viennent perturber nos vies.
Mais hélas, rien ne s'est passé comme cela.
Nous avons courant janvier 2018 multiplié les appels car nos jumelles avaient du mal à se nourrir, se tordaient de douleurs, le centre 15, les rendez-vous d'urgence chez le pédiatre, le changement de pédiatre car les rendez-vous étaient trop loin, SOS médecin, médecin généraliste, rappel du service de néonatologie... Bref, nous avons usé de chaque service à notre portée sans que jamais personne ne nous prenne au sérieux. Nous avions comme réponse à nos inquiétudes : « Vous êtes de jeunes parents trop inquiets, vos enfants sont simplement sujets aux coliques du nourrisson ».
En février, nos jumelles seront hospitalisées pendant dix jours pour une bronchiolite. À la sortie de cette hospitalisation, on nous explique que les difficultés alimentaires étaient sûrement dues à ce virus qui traînait, et que tout va rentrer dans l'ordre. Sauf que rien ne passe, un jour bien, un jour mauvais, nous sommes encore dans notre course aux médecins, à chercher une raison à ce souci alimentaire. Nous avons rendez-vous pour la visite des 4 mois le 12 mars 2018 chez le pédiatre libéral.
Ce lundi 12 mars, à 8h20 sera le début d'un long combat. La « simple » visite tourne à l'hospitalisation pour risque de dénutrition et déshydratation, tout cela lié à la difficulté de prise des biberons. Lors de cette consultation, une de nos jumelles a été mesurée. Étrangement, le matin en l'habillant tout allait bien, elle bougeait parfaitement, ne montrant aucun signe de douleur, aucune difficulté de mobilisation.
Suite à cette visite, à notre arrivée aux urgences pour admission à l'hôpital, nous signalons une absence de mobilisation de sa jambe droite qui paraissait douloureuse. On nous indique qu'il faudra le signaler à notre arrivée dans le service de pédiatrie. C'est donc pas loin de 6h plus tard que nous arriverons dans la chambre destinée à nos filles, et signalons une jambe gonflée, douloureuse, chaude. Des radios vont montrer une fracture du fémur.
C'est l'incompréhension la plus totale, comment notre fille d'à peine 4 mois peut-elle être victime d'une fracture ? Comment est-ce possible ? Seule explication, la mesure prise le matin même suite à laquelle notre fille s'est mise à hurler et la pédiatre avait alors jugé qu'elle était « inexaminable ».
Notre fille sera transférée le lendemain matin sur l'hôpital de Grenoble pour un plâtre sous anesthésie générale. Sa jumelle restera sur Chambéry. Avec le papa nous nous séparons afin de ne laisser aucune de nos filles seules, comme nous l'avons toujours fait. Le passage au bloc opératoire sera repoussé toute la journée pour « défaut de personnel » et elle passera donc à 22h. A 23h15, je suis appelée pour la retrouver en salle de réveil, ma fille est douloureuse, elle pleure, elle a mal.
Le choix est fait de la basculer en unité de surveillance continue plutôt qu'en pédiatrie. Le lendemain, une radio du squelette complet est demandée pour nos deux filles. La grande machine infernale était déjà en train de se mettre en route sans que nous nous doutions de quoi que ce soit. Papa est venu nous voir aujourd'hui (mercredi 14 mars), il a fait l'aller retour, fait le maximum pour être présent pour nous trois. À peine reparti, les équipes de Grenoble demandent à me voir. Je me retrouve seule, comme une accusée devant cinq inconnus en attente d'un jugement.
J'apprends que les radios ont révélé d'autres fractures d'âges différents, avec cals osseux. On me demande si « j'ai une idée de ce qui aurait pu occasionner ces fractures », évidemment, je n'en sais rien. Ma première pensée va être la peur que mes filles soient atteintes d'une fragilité osseuse, la leur sera de la maltraitance... Effondrée, je sors de cet entretien où on m'annonce que des recherches vont être faites. J'appelle mon conjoint, qui à son tour, se retrouve effondré devant cette situation. Qu'arrive-t-il à nos filles ? Sont-elles malades ? Comment tout cela a-t-il pu arriver ? Toutes ces questions qui vous traversent auxquelles vous ne trouvez pas de réponse.
Le vendredi 16 mars 2018, notre fille est retransférée à Chambéry pour la suite des soins. Durant l'hospitalisation sur Chambéry, on nous indiquera de ne surtout pas mobiliser notre fille plâtrée. Pas même pour la toilette.
Le weekend du 17 et 18 mars, les pédiatres viendront mais sans les ausculter, elles dormaient toutes les deux et personne n'est repassé. Nous avons signalé une odeur nauséabonde, on nous explique alors qu'il s'agit des urines et des selles en contact avec le plâtre. Car en effet, l'hôpital de Grenoble nous avait expliqué qu'il fallait mettre deux couches, mais pour des raisons « budgétaires » ils n'en mettront qu'une.
Une IRM sous anesthésie générale sera programmée pour le 20 mars, pour nos deux jumelles. Elles seront donc de nouveau transférées le 19 en fin de journée sur Grenoble. Sur place, on nous indique qu'on sera là pour une durée indéterminée le temps de réaliser des examens pour trouver la cause de ces fractures.
Mardi 20 mars 2018, mon homme accompagne mes deux filles pour une anesthésie générale, tout se passe bien, je pense que le pire de la journée est passé et pourtant non.
C'est lors de mon retour vers Grenoble pour retrouver mes filles après une visite à mon conjoint, que je trouve toute une équipe autour de ma fille qui est plâtrée. J'apprends par leur grand-mère qui est présente, que l'on vient de découvrir une escarre dans le dos de ma fille de 1,5 cm de profondeur par 2,5 cm de diamètre, de stade 4 soit le stade le plus élevé. Escarre découverte par la grand-mère. Cette dernière s'est formée suite à une négligence des soins, c'est inadmissible.
Les jours qui ont suivi ont été horribles, les réfections de pansements étaient atroces, les pleurs de notre fille témoignaient d'une douleur sans nom... L'équipe médicale a suggéré de la sédater toutes les 48h au bloc opératoire. Elle a 4 mois, seulement 4 mois, comment peut-on en arriver là ? L'équipe spécialisée dans les plaies nous indique qu'il va falloir plusieurs semaines pour arriver à une cicatrisation complète.
Le 23 mars 2018, nous sommes convoqués devant l'équipe médicale, qui à mots cachés nous indique mettre en place une information préoccupante devant les fractures de nos filles. C'est à ce moment là que nous comprenons que nous sommes accusés à tort de maltraitance sur nos enfants. Bien-sûr, l'équipe médicale nous dit « faire son devoir », « agir dans l'intérêt de nos filles ». Quand nous lui parlons de protection de l'enfance, elle nous dit qu'on « interprète ses paroles ». La personne que nous avons face à nous est hautaine, froide, paraît sans cœur, sans empathie. Le monde s'écroule pour nous, et elle reste spectatrice, là, devant nous, en nous fixant, sans rien dire, sans aucun sentiment sur son visage.
Les jours qui ont suivi ont laissé place à l'incompréhension, nous vivions la peur au ventre de nous voir retirer nos filles à tout moment. La peur de les laisser dans leur chambre ne serait-ce que 5 min et de ne plus les revoir.
Nous faisons des recherches pour savoir à quoi correspond une information préoccupante et nous tombons sur le site Adikia. Dans un premier temps, cela nous fait peur, et puis on prendra contact. C'est alors qu'on se rend compte qu'il y a énormément d'erreurs de jugement, énormément de parents accusés à tort, ce qui « n'arrive qu'aux autres » nous arrive à nous... Le temps passe, et concrètement, plus rien ne se passe pour nous, mis à part entendre les pleurs plein de désespoir, ces pleurs qui vous disent « je n'en peux plus » et ces équipes qui ne cherchent pas...
Nées à 29 SA, elles se sont battues, un vrai combat pour vivre, un exemple, une leçon de vie. Elles sont notre force, et nous nous sommes promis d'être forts, pour elles, de ne jamais craquer devant elles. Nos moments de doutes, nos pleurs, nos faiblesses, tout cela s'efface en leur présence. Cette force qui nous a permis à tous les quatre d'avancer nous est aujourd'hui reprochée. On a lu dans un dossier oublié « maman non inquiète pour sa fille » « ne verbalise pas sa tristesse » « ne montre pas d'inquiétude, pas de détresse face à l'état douloureux de sa fille ». Comment peut-on tenir de tel propos ? Ces gens là ont-ils seulement un cœur ?
Nous sommes à l'hôpital, les examens se sont arrêtés, on attend des résultats qui n'arrivent pas et le 10 avril, on nous autorise enfin à rentrer à notre domicile.
On rentre, tous les quatre, on pense à ce moment-là que tout cela est derrière nous, que le cauchemar prend fin. Le répit ne sera que de courte durée, nous avons un défilé de personnes à notre domicile (assistante sociale, PMI, etc), des rendez-vous médicaux à tout bout de champ.
Le 30 avril 2018, nous sommes convoqués à l'hôpital de Grenoble car « des résultats sont arrivés ». On apprendra lors de ce rendez-vous que comme ils n'ont trouvé aucune cause médicale, un signalement au procureur est réalisé. Le cauchemar continue. La boule au ventre revient, de plus belle. Mais le pire dans cette journée c'est que nos filles sont présentes, elles sont avec nous.
On devait rappeler notre pédiatre libérale à la suite de ce rendez-vous afin de lui communiquer le poids de nos filles pour vérifier leur bonne prise pondérale. Nous avons donc demandé aux deux médecins face à nous s'il était possible de les peser (il y avait tout ce qu'il fallait dans la pièce où nous étions). Notre demande a été refusée. Encore une fois, l'incompréhension nous gagne. On nous accuse de maltraitance, on le signale auprès du procureur, ces personnes qui prennent ces décisions ont nos enfants devant elles, elles peuvent trouver n'importe quel prétexte pour les examiner, pour constater si nos filles sont douloureuses ou pas, si elles ont des bleus, des ecchymoses etc. On leur demande de les examiner, et elles refusent !
Nous apprenons fin mai 2018 que la personne qui réalise le signalement à notre égard est ni plus ni moins, qu'une spécialiste dans le domaine du fameux syndrome de Silverman (enfants battus) mais aussi une référente pour le syndrome de Münchhausen par procuration. Nous avons fait des recherches sur ce syndrome qui décrit un comportement violent de la part des mamans afin d'emmener leurs enfants à l'hôpital et y démontrer « tout l'amour qu'elles ont pour eux »... une aberration ! Comment peut-on faire cela ? Comment peut-on nous suspecter de faire cela ? C'est horrible. Nous avons proposé à un expert de nous soumettre à des tests psychiatriques, il n'a pas jugé cela utile (ce qui est rassurant).
Sans compter que cet hôpital qui réalise le signalement, est le même qui, au mois de décembre 2017, lors d'un transfert pendant la période de néonatologie pour une intervention sur notre fille d'à peine 1,800kg, souhaitait la faire rapatrier sur un brancard adulte dans une simple couverture de survie, en pyjama alors qu'il neigeait ! Notre fille ne régulait pas encore sa température, était en couveuse. Sans parler d'une attente de plus de 5h pour obtenir une simple couche afin de la changer... ceci n'est-il pas une sorte de maltraitance en milieu hospitalier ? C'est une honte, mais une honte dont le personnel hospitalier est à l'origine, donc personne n'en parlera...
Nous avons contacté notre protection juridique afin de ne pas laisser cette escarre sans suite, notre fille en a tellement souffert. Le dossier est actuellement en cours.
Nous avons eu recours à une médiation avec le service des usagers de l'hôpital, qui naturellement nous déconseille de faire une procédure, que tout va se régler dans l'ombre. A cette même occasion, nous interrogeons le médiateur qui est médecin sur le fait que les radios de février démontraient déjà des cals osseux au niveau des côtes et que personne ne nous en a informés avant fin mars, lors de la radio du squelette. Il nous a expliqué que c'était normal « on ne trouve que ce que l'on cherche, à l'époque on cherchait un encombrement des poumons, on n'a donc pas vu les cals osseux. Aujourd'hui on cherche de la maltraitance : on trouve des fractures ».
Sans compter sur le fait qu'il aura fallu emmener notre fille en urgence chez le pédiatre pour, au détour d'une conversation, être informés qu'il y avait six côtes touchées et non pas deux contrairement à ce qui nous avait été signalé depuis le début. La pédiatre s'est étonnée du fait qu'aucune personne, ni de Chambéry, ni de Grenoble, ne nous ait donné de consignes concernant les précautions à prendre lors des manipulations de nos filles. On nous dit chercher une maladie osseuse constitutionnelle qui provoquerait une fragilité osseuse, on nous accuse de maltraitance et on ne nous donne même pas la « bonne conduite à tenir ». Tout cela n'a aucun sens...
Après avoir contacté un expert, nous avons pris la décision de rechercher par nous-mêmes si nos filles étaient atteintes d'une maladie osseuse ou pas. En effet, nous avons demandé les dossiers médicaux et seules des recherches de « traumatismes » y figurent.
Nous avons vécu avec un défilé de différentes personnes, de différents organismes. Des personnes persuadées que « nos nuits ont été compliquées », que « des jumeaux c'est compliqué », que « les pleurs du soir c'est vraiment dur à gérer ». Mais ces personnes ont oublié le principal, des jumeaux c'est merveilleux, c'est deux fois plus d'amour, deux fois plus de bonheur à chaque sourire, et deux fois plus de force pour affronter leurs idées préconçues sur lesquelles ils se trompent à 200%.
Nous espérions que le pire était derrière nous et que tout cela cesserait bientôt afin que nous puissions enfin, avoir une vie de famille digne de ce nom.
Mise à jour du 5 novembre 2018. Hélas, malgré un classement sans suites de l'information préoccupante en juillet 2018, nous nous verrons « bloqués » à notre domicile pendant une période de congés, avec une interdiction camouflée de partir. L'assistante sociale nous a contactés pour nous indiquer que le procureur venait de l'appeler afin de s'assurer que nous suivions bel et bien les préconisations qui figuraient dans le courrier de classement sans suite de l'IP. Au moment de cet appel, nous lui indiquons que nous avons suspendus l'intervention des TISF pendant deux petites semaines afin d'avoir des congés sans être tous les jours coincés par des rendez-vous. Chose qui l'a faite réagir au plus haut point. Nous n'avions apparemment pas le droit de prendre seuls cette décision. Nous avons donc fait le nécessaire pour reprendre les interventions dès que possible, et nous sommes restés à notre domicile...
Le 13 septembre 2018, un rendez-vous avec TISF et PMI est mis en place à notre domicile afin de faire le point sur ces interventions. En effet, la personne qui se rend à notre domicile se sent « inutile » et constate une famille « pleine d'amour », « en harmonie » et qui « n'a pas besoin d'elle ». Nous nous entendons bien, mais elle considère ces interventions comme une « insulte à sa profession», qu'il faut « arrêter de s'acharner contre nous », et que son rôle n'est pas « d'intervenir pour être un œil de Moscou », dires qui ne seront pas relevés par le personnel de la PMI.
À l'issue de ce rendez-vous, la PMI et la structure qui met en place des TISF sont en accord sur le fait de mettre fin à ces interventions. Nous avons profité de ce rendez-vous pour demander à la puéricultrice ainsi qu'à l'assistante sociale de la PMI la raison pour laquelle nous avions la « préconisation » d'amener l'une de nos jumelles voir un pédopsychiatre. Aucune des deux n'a su nous donner de raison valable, seulement cette phrase en guise de réponse : « c'est à vous de le définir. » Donc nous devons amener notre fille chez un spécialiste, sans savoir pourquoi... Nous faisons la démarche de l'amener malgré tout afin de faire le point sur son besoin ou pas d'être suivie. Il s'avère finalement qu'elle n'a pas besoin de ce suivi !
Le temps passe, nous continuons de voir le pédiatre régulièrement. Ce dernier se permet des réflexions au-delà de l'entendement, avec un air accusateur omniprésent. Le verdict est tombé, l'information préoccupante est classée, mais « nous n'avons toujours pas de diagnostic ». Mais si ! Nous avons contacté l'expert médical qui signale que la grande prématurité peut être à l'origine de ces fractures. Mais cela, il n'en tiendra jamais compte ! La fracture s'est faite dans le cabinet médical de sa femme, elle-même pédiatre. Sans doute une malchance supplémentaire pour nous d'être tombés sur lui lorsque nous cherchions un nouveau médecin...
Le 3 novembre 2018, nos filles viennent de souffler leur première bougie il y a tout juste 3 jours. Nous pensions que la page s'est tournée, que toute cette histoire était derrière nous, mais hélas le cauchemar resurgit de plus belle. Comme un mur que vous vous prendriez à pleine vitesse. Le téléphone sonne, c'est un ami, plus exactement le parrain de nos jumelles. Il va être auditionné par rapport au signalement, dans deux jours... Nos proches, amis, beaucoup de monde va être entendu... La première audition aura lieu dans 48h au moment où j'écris ce texte. Nous avons l'estomac noué, le cœur lourd, et nous vivons de nouveau la peur au ventre chaque seconde qui passe. Chaque regard de nos filles compte, chaque mot, chaque intention... La sonnette de la porte nous serre la gorge... le cauchemar recommence, encore une fois...
Mise à jour du 25 avril 2021. Nous sommes convoqués au commissariat le 14 mai 2019, soit plus d’un an après le début du signalement. Nous nous verrons placés en garde à vue pendant 36h. Présumés coupables. Auditionnés chacun pendant de longues heures, même notre avocat ne comprendra pas la tournure que prendra cette garde à vue. Les éléments s’enchaînent, la machine est lancée, et plus rien ne peut l’arrêter. La descente aux enfers. Nous sommes tombés sur des officiers correctes, qui ont fait leur travail, sans nous malmener pour autant. La pression du procureur qui continue de s’acharner malgré tout, qui cherche à entendre ce qui demeure dans leurs esprits depuis trop longtemps. Mais non, c’est hors de question de lâcher, hors de question de mentir pour satisfaire ces personnes. Ils se trompent et la vérité finira par éclater. Je me tiens à ça, à cet espoir que les choses changent… Une journée est passée, une nuit aussi. Une nuit qui vous entraîne au plus profond de vos entrailles, avec son lot d’idées noires en tête. Le lendemain matin, nous signons notre prolongation de garde à vue, comme l’impression que le cauchemar ne s’arrêtera jamais, nous apprenons que nous allons être déférés l’après-midi. A 14h, on viendra nous chercher en cellule, à ce moment, je suis persuadée que je ne rentrerai plus chez moi, et pourtant, aussi fou que ça puisse paraître, nous sommes libres… On rentre. Le choc est violent, le renversement de situation incompréhensible, inouïe…
Nous passerons une première fois devant le JDE en juin 2018, réflexions désobligeantes, provocation. Nous aurons une MJIE de 6 mois. De retour devant le JDE en janvier 2019, une mainlevée est demandée par l’éducatrice, elle sera refusée sous motif « d’un dossier en cours eu pénal ». Dossier dont nous ignorons l’existence ! Notre avocat va donc se renseigner, et il s’avère que l’interne qui a fracturé le fémur de notre fille est partie finir ses études en outre-mer et cela allonge les procédures. Nous avons donc un an d’AEMO qui prend le relais. Pendant les premières semaines nous apprenons que le pénal est contre X. Nous refusons cependant de faire appel de la décision et partons du principe que cela donnera une occasion supplémentaire de prouver que nos enfants vont bien et ne sont pas maltraités.
C’est en janvier 2021, que le JDE prononcera un non-lieu et une mainlevée des mesures éducatives.
Concernant la procédure au pénal, nous n’avons aucune nouvelle.
Deux recours sont aujourd’hui en cours concernant un défaut de soin à l’égard de notre fille, engendrant un retard moteur certain et des soins toujours d’actualité.