Nous relayons un article du Parisien sur la grace d'une mère Australienne victime d'une grave erreur judiciaire après la mort de ses quatre bébés. Accusée de les avoir étouffés et emprisonnée il y a vingt ans, Kathleen Folbigg n'a jamais cessé de clamer son innocence. Des scientifiques ont pu récemment montrer que les enfants souffraient en réalité d'une maladie génétique inconnue à l'époque. Des dommages et intérêts à hauteur de plusieurs millions de dollars pourraient lui être reversés. Ce cas est loin d'être anecdotique et des centaines d'autres personnes sont sans aucun doute victimes du même type d'erreurs judiciaires.
Australie : libération d’une mère condamnée pour la mort de ses quatre enfants
Le Parisien avec AFP
Le 5 juin 2023 à 10h50
Kathleen Folbigg a passé 20 ans en prison après la mort de ses quatre enfants âgés de 9 semaines à 3 ans. Elle a été graciée ce lundi.
Une Australienne qui a passé 20 ans en détention pour avoir tué ses quatre enfants a été graciée et remise lundi en liberté. Cette décision intervient après une enquête remettant en cause sa culpabilité.
Kathleen Folbigg avait été surnommée « la pire tueuse en série d’Australie » après avoir été condamnée en 2003 pour le meurtre de ses trois enfants et l’homicide involontaire du quatrième. L’affaire avait été très médiatisée.
Selon le parquet, ses enfants, âgés de 9 semaines à 3 ans étaient morts étouffés par leur mère, 55 ans aujourd’hui, qui a toujours rejeté ces accusations en affirmant que chacun de leurs décès était lié à une cause naturelle.
Un « doute raisonnable » sur l’origine des décès
En 2021, des dizaines de scientifiques australiens et étrangers avaient signé une pétition pour la remise en liberté de Kathleen Folbigg, soutenant que de nouvelles preuves médico-légales suggéraient que ces décès inexpliqués étaient liés à des mutations génétiques rares ou à des anomalies congénitales.
Le procureur général de l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, Michael Daley, a annoncé lundi que Kathleen Folbigg est graciée après une enquête d’un an qui a permis d’établir un « doute raisonnable » sur l’origine de ces décès. Elle a été libérée ce lundi matin de la prison de Grafton, située à environ six heures de route au nord de Sydney.
« C’est un moment important pour la justice dans cet Etat », a déclaré Sue Higginson, une membre du parti des Verts qui a défendu sa cause. « Nous avons reçu la confirmation que Madame Folbigg a été libérée ce matin et (…) qu’elle est désormais sortie de prison. »
En l’absence de preuves médico-légales solides, les procureurs avaient fait valoir qu’il était extrêmement improbable que quatre enfants aient pu mourir soudainement sans explication. Mais le juge à la retraite Tom Bathurst, qui a dirigé l’enquête, a estimé que les investigations ultérieures ont révélé des causes médicales pouvant expliquer trois de ces décès.
Selon lui, Sarah et Laura Folbigg étaient porteuses d’une mutation génétique rare et Patrick Folbigg souffrait certainement d’une « pathologie neurologique sous-jacente ». Compte tenu de ces facteurs, le magistrat a qualifié de non suspect le décès de Caleb Folbigg. Il a ajouté qu’il ne pouvait pas accepter que « Madame Folbigg ait été autre chose qu’une mère attentionnée pour ses enfants ». L’Académie australienne des sciences, qui a contribué à l’ouverture de l’enquête, s’est déclarée soulagée que justice soit rendue.
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