Un court extrait vidéo d'un reportage sur le syndrome du bébé secoué, diffusé en 2001, montre les difficultés éthiques rencontrées par les médecins hospitaliers réunis en équipe multidisciplinaire et faisant face à une suspicion de maltraitance. Faut-il signaler au moindre doute, au risque de signaler à tort et de détruire des familles ?
Le médecin qui s'exprime est Dominique Renier, ancien chef du service de neurochirurgie pédiatrique à l'hôpital Necker, et principal spécialiste du syndrome du bébé secoué jusque dans les années 2000. Il a notamment publié un livre sur le sujet en 2000.
Les doutes qu'il évoque ici sur le signalement illustrent les difficultés qui existaient à l'époque sur un diagnostic médical de maltraitance qui n'est jamais facile à poser. Pourtant, cette complexité et cette impérieuse nécessité de nuance dans les signalements semblent avoir totalement disparu depuis l'élaboration des recommandations de la Haute Autorité de Santé en 2011, alors même que les doutes scientifiques sur la validité et la fiabilité de ces diagnostics n'ont fait que se renforcer.