Sandrine, accusée à tort d'avoir secoué son bébé pendant des années avant d'être innocentée par la justice, témoigne demain dans l'émission Dans les yeux d'Olivier sur France 2. Un épisode à ne pas manquer !
Son fils était en réalité d'atteint d'une hydrocéphalie externe, associée à un excès de liquide autour du cerveau et un périmètre crânien élevé. Cette maladie relativement rare favorise la survenue d'hématomes sous-duraux et d'hémorragies rétiniennes sans traumatisme violent.
Cette pathologie est reconnue dans la littérature médicale depuis des décennies comme un diagnostic différentiel du syndrome du bébé secoué (SBS), et plusieurs pays savent faire la différence. En France pourtant, les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) conduisent à diagnostiquer à tort un secouement chez tous les bébés atteints d'hydrocéphalie externe et d'hématomes sous-duraux.
Chaque année, 52% des 150 à 200 familles contactant l'association Adikia font face à une fausse accusation de maltraitance du fait de cette pathologie, conduisant à des placements abusifs, des poursuites injustifiées, voire des condamnations. Il y a eu probablement un nombre incalculable d'erreurs judiciaires depuis plus de dix ans à cause de cette erreur répétée à l'infini.
En France, il y a cinq médecins qui sont co-auteurs des recommandations de la HAS de 2017. Ils sont tous médecins légistes et experts judiciaires, mais aucun d'entre eux n'a de spécialisation en neurologie pédiatrique ou en génétique. Sur ces cinq, quatre ont été mandatés pour se prononcer sur le cas de Hugo. Tous ont rejeté l'hydrocéphalie externe et ont affirmé la « certitude » du secouement.
Un autre expert judiciaire pédiatre agréé par la Cour de Cassation, mais qui n'a pas co-signé les recommandations de la HAS, a exclu le diagnostic de SBS pour Sandrine, qui a ainsi été innocentée. Il dénonce des erreurs diagnostiques dans plus de la moitié des cas qu'il est amené à examiner.
Alors même que la justice a reconnu que Hugo n'a jamais été secoué, Hugo est intégré aux bases de données des experts regroupant tous leurs cas de « bébés secoués », de même que tous les autres bébés d'Adikia dans la même situation. Seule compte pour eux leur propre détermination du secouement, même lorsque celle-ci est fausse et que la justice reconnaît les erreurs diagnostiques. Toutes les études qui en découlent sont donc faussées. Certaines scientifiques dénoncent ce qu'ils appellent une « fraude scientifique », sans que rien ne change pour autant.
Nous adressons toute notre gratitude à Sandrine pour avoir accepté de témoigner à la télévision. C'est indispensable pour sensibiliser l'opinion publique à ce problème dramatique et contribuer à ce qu'il n'y ait plus aucun Hugo à l'avenir.