TF1 diffuse ce soir l'épisode n°17 de la saison 2 de la série américaine Good Doctor, suivant le parcours d'un jeune médecin autiste. Cet épisode présente notamment le cas d'une suspicion de bébé secoué qui, à la fin de l'épisode, se révèle fausse.
Les œuvres de fiction s'intéressent ainsi de plus en plus à la problématique des erreurs diagnostiques du syndrome du bébé secoué (Proven Innocent), et plus généralement des enfants atteints de maladies rares causant des suspicions infondées de maltraitance (Plus belle la vie, Jamais sans toi, Louna). Ces fictions accompagnent une prise de conscience globale très progressive d'un sujet de société beaucoup moins rare qu'on le pense, et de moins en moins tabou.
De l'hématome sous-dural au bébé secoué
Tout commence par l'arrivée à l'hôpital d'un bébé d'environ deux mois qui présente au scanner un hématome sous-dural. Le Dr Audrey Lim, qui prend en charge l'enfant, est une amie de la mère. L'enfant est opéré avec succès et l'hématome est évacué chirurgicalement.
Le médecin déclare alors qu'il faut rechercher la cause de l'hématome sous-dural. Des causes rares, dont un anévrisme et une malformation artério-veineuse, ont déjà été éliminées.
Elle se tourne alors vers le laboratoire d'anatomopathologie pour analyser le caillot sanguin et pour aider à retrouver la cause de l'hématome. Le Dr Carly Lever, anatomopathologiste, demande au médecin de ne pas lui faire connaître son hypothèse diagnostique pour éviter d'être influencée dans ses analyses. Cela permet d'éviter le biais de confirmation, où l'interprétation des résultats d'examens est biaisée par une hypothèse initiale qui peut s'avérer fausse a posteriori.
Plus tard, les médecins découvrent un léger hématome sous-arachnoïdien au scanner, malgré l'absence de bleu sur le cuir chevelu. Pour eux, une seule possibilité : le bébé a été violemment secoué.
Une hydrocéphalie externe ?
Le Dr Lim est abasourdie : elle connaît la mère depuis le lycée et elle ne l'imagine absolument pas être capable de secouer son bébé. Pourtant, la mère est la seule personne à s'occuper du bébé. S'il y a eu des violences, elle est la seule coupable possible. La pathologiste veut alors appeler les services sociaux, mais le Dr Lim préfère attendre de réaliser plus d'examens pour être certaine du diagnostic de bébé secoué. Elle propose de faire une IRM pour éliminer un diagnostic différentiel possible, l'élargissement bénin des espaces sous-arachnoïdiens, ou « hydrocéphalie externe ».
La mère, qui apprend le diagnostic probable de bébé secoué, clame son innocence. Elle jure n'avoir jamais fait de mal à son enfant, et elle est certaine qu'il y a une autre explication médicale.
Pourtant, les examens complémentaires se révèlent négatifs, et le diagnostic de secouement est confirmé. La police est appelée et la mère est arrêtée. Elle s'estime trahie par son amie qui a appelé la police.
Un hématome sous-dural ancien qui a ressaigné
Finalement, les résultats d'anatomopathologie arrivent et apportent le fin mot de l'histoire. Il apparaît que l'hématome sous-dural date d'au moins sept semaines, ce qui correspond à peu près à l'âge de l'enfant. Cela signifie que l'hématome sous-dural est survenu à la naissance (ce qui est très fréquent), qu'il a persisté plusieurs semaines, et qu'il a ressaigné juste avant l'admission de l'enfant à l'hôpital. Autrement dit, le bébé n'a pas été maltraité, et le diagnostic de secouement était incorrect.
La mère est donc mise hors de cause. Le Dr Lim culpabilise de ne pas avoir effectué assez de tests avant d'appeler la police, et la mère ne lui pardonne pas. Cette dernière estime que son amie manque d'empathie dans sa vie personnelle, et que c'est cela qui a obscurci son jugement. Cela illustre le fait que la subjectivité, la personnalité, et les émotions des médecins peuvent influencer la démarche diagnostique de manière générale, et tout particulièrement en ce qui concerne les suspicions de maltraitance infantile.