Michel Amas est avocat au barreau de Marseille. Le 15 juillet dernier, il a publié une vidéo sur Facebook qui a depuis été vue plus de 2 millions de fois. Dans cette vidéo, il dénonce les ravages d'une justice pour enfants qui détruit des familles au lieu de les aider lorsqu'elles sont dans des situations difficiles.
J’interviens depuis plusieurs mois sur des dossiers d’enfants placés et avec certains de mes confrères, nous avons commencé à dénoncer ce qui se passe dans le secret des bureaux des juges pour enfants. Ce sont des audiences à huit clos, il n’y a pas de public, pas de journaliste, il n’y a personne. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent et surtout, n’importe quoi. On va dénoncer des dossiers, sans donner le nom des gens, pour que vous sachiez ce qui se passe et que vous puissiez faire écho et vous battre avec nous.
Un homme roule avec sa femme, ils ont un accident et elle meurt. Ils ont quatre enfants. Le mari est dans un état de grande souffrance et au bout de quelques semaines, les enfants commencent à arriver un peu en retard à l’école. L’Aide sociale à l’enfance (ASE) intervient et les enfants sont placés dans quatre lieux différents. Au lieu de lui accorder une assistante sociale, au lieu de l’aider, au lieu de lui tendre la main, on lui a pris tous les enfants.
Au bout de quelques mois, la mesure est renouvelée. Au cours d’une audience, j’ai entendu les gens de l’Aide sociale à l’enfance dire que tout se passait très bien, que les enfants s’intégraient, qu’ils avaient de bonnes notes. Nous leur avons fait remarquer qu’ils avaient oublié de préciser qu’il y avait eu deux agressions sexuelles – dont une qui fait actuellement l’objet d’une instruction – et que l’un des enfants avait dû être retiré de l’école pour harcèlement. Ils n’ont pas dit non plus qu’il y avait eu sept fugues. Sept fugues, ça veut dire que cela ne marche pas, que c’est un échec. Et quand on leur fait remarquer que c’est un échec, ils sourient. Ils nous regardent avec un mépris, une morgue qui n’ont aucun équivalent dans tout ce que j’ai vécu en 25 ans de carrière.
Rien n’est plus violent qu’une audience d’un juge pour enfants. On ne peut pas laisser ces gens souffrir comme ils souffrent actuellement.
Interrogé par France Info, il dénonce les dérives d'une justice dans laquelle les juges pour enfants et l'Aide Sociale à l'Enfance ont tous les pouvoirs sur des familles démunies et sans défense.
Ce constat correspond entièrement à ce que nous pouvons constater dans l'association. La justice persiste trop souvent à décider et à maintenir le placement des enfants malades, même lorsque tous les rapports montrent que le placement est abusif et que l'enfant est bien plus en danger loin de ses parents que chez lui.
Sources :