Votre bébé est tombé de la table à langer, du lit, du canapé, de vos bras, ou de sa hauteur, et il s'est cogné la tête ? Pas de panique : voici un résumé de ce qu'il faut savoir. Des références plus complètes se trouvent à la fin de cet article.
Que risque mon bébé ?
Les chutes du nourrisson sont fréquentes, généralement banales, parfois graves. Vous devez surveiller votre bébé dans les minutes, les heures, et les jours qui suivent. Vous devez connaître les signes de gravité. Il ne faut jamais hésiter à consulter.
La tête d'un bébé est fragile, et un choc violent sur une surface dure peut causer des lésions cérébrales ou un saignement à l'intérieur de la boîte crânienne, mettant en jeu son pronostic vital. Ces situations graves sont rares mais pas impossibles.
Après une chute, examinez votre bébé, la présence de blessures éventuelles, la normalité des mouvements des quatre membres.
Quels sont les signes de gravité ?
Le moindre comportement anormal dans les minutes, les heures, ou les jours suivant une chute doit alerter et conduire à un avis médical ou une consultation en urgence. L'enfant peut sembler aller parfaitement bien après la chute, mais son état peut se dégrader considérablement plusieurs heures plus tard. Réveillez votre enfant plusieurs fois dans la nuit suivant la chute pour vérifier son état.
Consultez systématiquement si votre enfant a moins de trois mois, si la chute est d'une hauteur relativement importante, s'il a une maladie chronique (trouble de la coagulation, fragilités osseuses ou du tissu conjonctif...). Les enfants avec un périmètre crânien élevé peuvent présenter un risque plus important de blessure grave suite à un choc à la tête.
Voici plus spécifiquement les signes de l'hypertension intracrânienne, qui peut survenir lorsqu'il y a un saignement à l'intérieur de la boîte crânienne.
- fontanelle antérieure bombée
- augmentation rapide du périmètre crânien
- vomissements en jet
- déviation anormale du regard vers le bas (« yeux en coucher de soleil »)
- pleurs excessifs
- irritabilité
- grande fatigue
- mouvements anormaux
- convulsions
- perte de connaissance
Consultez si vous constatez l'apparition de l'un de ces signes.
Comment prévenir les chutes ?
Comment éviter qu'une chute se reproduise ?
Il faut faire attention à ne pas chuter soi-même lorsque l’on porte un bébé dans ses bras. Il faut éviter les mouvements rapides, la précipitation dès lors qu’un bébé est porté ou se trouve à proximité. Il faut éduquer continuellement les enfants plus grands au sujet de la grande fragilité des nourrissons, tenir les animaux domestiques à distance s’il existe un danger potentiel.
Il ne faut jamais laisser un bébé seul sur la table à langer, sur le lit, sur le canapé : à aucun moment, sous aucun prétexte, même pendant un quart de seconde. Lorsqu’un bébé est seul, assurez-vous qu’il ne puisse pas tomber, même de quelques centimètres. Attachez toujours le bébé dans son transat. Ne placez jamais le transat en hauteur : il doit toujours rester au sol. Respectez scrupuleusement le mode d'emploi de vos équipements pour bébé.
Faites attention aussi aux fenêtres ouvertes, ou pouvant être ouvertes par un enfant. Il faut éviter les tables, tabourets, chaises, lits placés sous les fenêtres ouvertes. Ne laissez jamais un enfant sans surveillance dans une pièce dont la fenêtre est ouverte.
Lorsque votre bébé commence à se tenir assis ou debout, il risque de chuter de sa hauteur. Installez des coussins, des tapis, des couvertures pour amortir au maximum les chocs potentiels à la tête. Il est même possible de munir votre enfant d'un casque spécial, surtout dans les cas où il souffre de fragilités.
Tenez à jour un carnet de bord détaillant tous les « petits bobos » du quotidien, les petites chutes, les impacts à la tête d’apparence mineure, les bleus d’un enfant qui apprend à marcher. Notez la date, l’heure exacte, les circonstances de l’accident, le type de surface au sol, le point d’impact. Prenez des photos et des vidéos de l’enfant, des bleus, de l’endroit où l’accident a eu lieu.
De la chute de son bébé à la prison
Il faut tout faire pour éviter les chutes du nourrisson, au vu des complications graves possibles. Mais il faut aussi savoir que ces situations peuvent conduire, en plus, à de fausses accusations de maltraitance, avec à la clé placement de l'enfant, mise en examen, poursuites pénales, condamnations...
Les hôpitaux effectuent en effet souvent des signalements pour suspicion de maltraitance lorsqu'un nourrisson présente un traumatisme crânien suite à une chute de faible hauteur. En cause, une idée reçue dans le corps médical selon laquelle une chute de faible hauteur d'un nourrisson ne pourrait quasiment jamais causer de lésions neurologiques graves. À cause de cette fausse croyance, une grande partie des récits de chute dans ces cas-là sont pris à tort comme des mensonges couvrant des actes de violences, conduisant à des signalements abusifs et à des erreurs judiciaires.
- MonPediatre.net: Surveillez votre enfant après une chute sur la tête
- Le Figaro : chute d'enfant, comment réagir ?
- La boîte rose : Bébé est tombé : est-ce grave ?
- MagicMaman : que faire en cas de chute de bébé ?
- BabyFrance : que faire si bébé tombe ?
- Journal des femmes : Mon bébé est tombé sur la tête, que faire ?
- Actualisation des recommandations pour la prise en charge du traumatisme crânien léger chez l’enfant (article pédiatrique)
- Le traumatisme crânien mineur de l'enfant de moins de 2 ans (thèse de médecine)