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En France, le diagnostic du syndrome du bébé secoué est généralement posé sur un nourrisson dès lors qu'il présente :
La littérature anglosaxone évoque souvent le terme ambigu de « triade » (hématomes sous-duraux, hémorragies rétiniennes, œdème cérébral), notion qui n'existe pas en France.
On retrouve plus rarement d'autres lésions : autres hémorragies intracrâniennes, fractures, ecchymoses, lésions cervicales ou abdominales [1]. Plus il y a de signes différents évoquant un traumatisme, plus la suspicion de maltraitance est renforcée.
En France, la seule présence inexpliquée d'hématomes sous-duraux et d'hémorragies rétiniennes suffit à poser le diagnostic de manière certaine [2]. Lorsqu'il n'y a aucune trace de traumatisme sur le corps du bébé (pas de bleus, pas de fractures, pas de lésions au cou), le diagnostic reste néanmoins « certain ».
Cette démarche diagnostique est contestable parce que les diagnostics différentiels (autres causes médicales de ces symptômes) sont rarement exclus en pratique, et surtout parce que sa fiabilité scientifique est remise en question dans plusieurs pays du monde.
La plupart des médecins pensent que les hématomes sous-duraux et les hémorragies rétiniennes du nourrisson sont d'origine traumatique. En l'absence de récit de traumatisme violent (accident de voiture, chute de plusieurs étages), ils en déduisent qu'il y a eu un traumatisme violent que les parents (ou les personnes qui gardaient l'enfant) dissimulent. Cela démontrerait l'existence de maltraitances physiques.
Les études scientifiques remettent cependant en cause le caractère nécessairement traumatique de ces signes. Ces lésions peuvent avoir des causes non-traumatiques.
Il y a entre le cerveau et la paroi interne de la boîte crânienne plusieurs tissus et espaces [3] :
Il n'y a pas d'espace entre l'arachnoïde et la dure-mère car ces deux tissus sont apposés l'un sur l'autre [4].
Du sang peut parfois se collecter à différents endroits des membranes méningées.
Lors d'un traumatisme violent, les veines situées au niveau de ces membranes (notamment les veines ponts) peuvent se rompre. L'hémorragie peut être sous-arachnoïdienne et/ou sous-durale.
Chez le nourrisson, on constate aussi des hématomes sous-duraux non traumatiques. Ils peuvent être causés par diverses pathologies (troubles de la coagulation, maladies métaboliques, infectieuses...). On retrouve des hématomes sous-duraux chez près de la moitié des nouveaux-nés dans les jours qui suivent l'accouchement [6]. On les retrouverait également chez de très jeunes nourrissons en détresse respiratoire, dans des conditions bien précises. Le manque d'oxygène semble jouer un rôle dans la constitution des hématomes sous-duraux du nourrisson [7, 8, 9, 10, 11, 12]. L'hydrocéphalie externe est probablement une cause courante d'hématomes sous-duraux « spontanés » chez le nourrisson.
La rétine tapisse l'intérieur du globe oculaire. Cette membrane contient les cellules qui reçoivent la lumière (photorécepteurs) et qui envoient les informations au cerveau sous forme d'impulsions électriques [13]. La rétine peut être examinée au cours du fond d'œil et peut faire apparaître des petites tâches de sang : les hémorragies rétiniennes. En voici un exemple :
Un traumatisme peut causer des hémorragies rétiniennes chez le nourrisson, mais de nombreuses pathologies peuvent aussi les causer [15]. Entre un quart et la moitié des nouveaux-nés présentent des hémorragies rétiniennes à la naissance [16]. L'idée selon laquelle les hémorragies rétiniennes seraient la preuve de maltraitances est contestée.
Les lésions cérébrales typiquement retrouvées dans les cas de bébés secoués ne sont pas toujours traumatiques, comme on le pensait initialement [17]. Elles traduisent plus souvent un manque d'oxygène (encéphalopathie hypoxique-ischémique). Elles sont donc non spécifiques d'un traumatisme crânien.