L'association Adikia prend en charge uniquement les cas suivants :
Dans les autres cas, nous vous invitons à vous tourner vers d'autres associations plus spécialisées que la nôtre.
Journalistes, avocats, et autres professionnels : nous contacter plutôt sur contact@adikia.fr
Historiquement, l'association s'est constituée autour de parents faisant face à un diagnostic injustifié du syndrome du bébé secoué. Les pathologies conduisant à ces diagnostics erronés s'accompagnent de saignements internes autour du cerveau (hématomes sous-duraux) et au fond des yeux (hémorragies rétiniennes), ainsi que des signes cliniques typiquement associés (convulsions, vomissements, hypertension intracrânienne, malaise soudain).
Il existe d'autres types de pathologies pouvant conduire à des fractures (maladie des os de verre, anomalies de la minéralisation osseuse), à des bleus (troubles de la coagulation, anomalies du tissu conjonctif d'origines génétiques), ou à des œdèmes (angio-œdèmes héréditaires) pris à tort pour des traces de coups. De plus en plus de parents nous rejoignent sur ces autres pathologies et nous font bénéficier de leurs expériences.
L'existence d'erreurs diagnostiques ne change rien au fait qu'il ne faut jamais secouer un bébé, de même qu'il ne faut pas avoir le moindre geste violent envers un enfant de tout âge. Cela peut blesser, tuer, ou laisser des séquelles neurologiques à vie. Éloignez-vous du bébé et cherchez de l'aide si vous n'êtes plus en mesure de le consoler. Tout geste brusque doit être proscrit sur un nourrisson qui doit toujours être manipulé avec les plus grandes précautions. Le cou doit être soutenu tant que l'enfant ne tient pas sa tête.
Sources :
Notre association est réservée aux fausses accusations de maltraitance suite à des erreurs de diagnostic. Les cas avérés de maltraitance ou les autres types de fausses accusations de maltraitance ne rentrent pas dans le cadre de l'association. Nous ne pouvons nous substituer au travail de professionnels du droit ou de la santé. Nous fournissons avant tout une écoute, un soutien, et nous offrons un espace de parole aux personnes accusées à tort qui sont très souvent isolées et réduites au silence. Les détails que nous demandons systématiquement permettent de nous assurer de la compatibilité du récit avec les signes et symptômes observés, en accord avec les dernières connaissances scientifiques. Nous appelons toujours les personnes à coopérer totalement et à ne jamais dévier de la vérité, sous aucun prétexte.
Comment déterminer si les symptômes d'un bébé sont dus à une maladie ou à une maltraitance ? En soustrayant un bébé à ses parents, on pourrait théoriquement déterminer si les symptômes sont dus à une maladie ou à une maltraitance. S'il s'agissait d'une maltraitance, les symptômes ne devraient pas réapparaître. S'il s'agissait d'une maladie, les symptômes devraient persister. Dans les deux cas, cette méthode ne pourrait-elle pas permettre de déterminer ce qu'il en est ?
D'abord, cela dépend de la maladie. Certaines pathologies sont traitées efficacement pendant l'hospitalisation, voire disparaissent spontanément avec l'âge. Dans l'exemple de l'hydrocéphalie externe, un certain nombre de bébés subissent une intervention neurochirurgicale assez efficace (dérivation) qui consiste à drainer l'excès de liquide autour du cerveau. Cela permet de diminuer la pression à l'intérieur du crâne et, si l'intervention s'est bien déroulée et qu'elle a eu lieu assez tôt, les symptômes disparaissent soudainement et définitivement, que l'enfant soit placé ou non. C'est par exemple le cas d'Hugo, fils de Sandrine. L'enfant a été placé plusieurs mois, puis il a été rendu à ses parents. Alors qu'il était en mauvaise santé depuis sa naissance, il n'a plus jamais eu le moindre problème depuis l'opération, que ce soit durant le placement ou de retour chez ses parents. Malgré cela, les parents d'Hugo sont aujourd'hui encore toujours mis en examen.
La situation est différente avec d'autres pathologies, par exemple des troubles de la coagulation. Dans ce cas, des saignements spontanés peuvent apparaître à tout moment. Effectivement, dans le cas des enfants de Virginie ou Ismaël, des hématomes sous-duraux sont réapparus durant l'hospitalisation alors que les parents ne pouvaient plus rester librement en présence de leur bébé. Cette apparition de nouveaux hématomes est clairement notée dans les compte-rendus d'imagerie qui ont eu lieu durant l'hospitalisation.
Malheureusement, même si cela constitue un argument en faveur de l'innocence des parents, il n'est toutefois pas suffisant aux yeux des juges pour mettre fin aux procédures.
Un certain nombre de parents nous posent cette question quand ils constatent que les symptômes apparaissent dans les heures ou les jours suivant une vaccination, avant un diagnostic posé quelques semaines plus tard. D'abord, la seule existence de ces cas ne permet pas d'établir une corrélation statistique significative. Ensuite, il ne faut pas confondre corrélation et causalité. Enfin, même si des liens causaux existaient dans certains cas très particuliers, ils ne pourraient pas être expliqués de par les connaissances scientifiques actuelles. Rien n'exclut cependant que cela change dans le futur.
En 2015, des ophtalmologues et pédiatres américains se sont intéressés dans une étude rétrospective à une éventuelle association temporelle entre les vaccinations et les hémorragies rétiniennes chez 5177 enfants de moins de deux ans [1]. Sur 163 enfants ayant été vaccinés dans les 7 jours précédant un fond d'œil, aucun n'avait d'hémorragie rétinienne. Sur 323 enfant ayant été vaccinés dans les 14 jours précédant le fond d'œil, un seul enfant a présenté des hémorragies rétiniennes. Sur 494 enfants ayant été vaccinés dans les 21 jours précédant le fond d'œil, un seul enfant a présenté des hémorragies rétiniennes. Les auteurs trouvent une prévalence de seulement 0.17% d'hémorragies rétiniennes dans leur population. Ils concluent qu'il n'existe pas d'association temporelle entre vaccinations et hémorragies rétiniennes, et que les vaccins ne causent pas d'hémorragies rétiniennes.
En 2005, un ophtalmologue américain à la retraite évoque une possible corrélation temporelle entre vaccination et hémorragies rétiniennes dans un court article spéculatif publié dans la revue Medical Hypotheses [2] (ce n'est pas une revue à comité de lecture comme les autres revues médicales et scientifiques). L'article ne se base que sur quelques rapports de cas individuels [3]. Aucun mécanisme physiopathologique n'est proposé. Quelques articles spéculatifs sur un lien entre les vaccinations, un déficit en vitamine C, et les symptômes du syndrome du bébé secoué ont aussi été publiés, mais ils ne se basent pas sur des données scientifiques [4, 5, 6].
En 2006, les pathologistes britanniques Guy Rutty et Waney Squier écrivaient [7] :
A ce jour, aucun article publié dans une revue à comité de lecture n'a démontré un lien causal catégorique entre les vaccinations et les hématomes sous-duraux. Dans l'article de Clementson, l'auteur fait l'hypothèse d'un lien entre les vaccinations, un déficit en vitamine C, des niveaux anormaux d'histamine, et des hématomes sous-duraux, mais il ne présente pas de preuves basées sur des recherches soutenant cette théorie. Un second article théorique sur le sujet, aussi écrit par Clementson, postule une nouvelle fois que les vaccinations causent une variante du scorbut infantile (maladie de Barlow). Bien qu'il argumente encore qu'une fragilité vasculaire puisse potentiellement conduire à des hématomes sous-duraux et des hémorragies rétiniennes durant des manipulations normales d'un enfant après des vaccinations, il ne présente pas de données brutes ou de recherches publiées soutenant cette théorie.
Évidemment, des bébés sont secoués, maltraités, tués, et des diagnostics de maltraitance sont corrects. Mais d'autres ne le sont pas. Il faut combattre la rhétorique extrémiste du « tout ou rien » selon laquelle soit tous les diagnostics seraient faux, soit tous les diagnostics seraient corrects. Il y a un juste milieu et la vérité se trouve entre les deux.
Par contre, la fiabilité scientifique du diagnostic de maltraitance posé sur la seule présence inexpliquée d'hématomes sous-duraux et d'hémorragies rétiniennes est contestée dans plusieurs pays. Le diagnostic de maltraitance est complexe, doit se faire au cas par cas en étudiant l'intégralité du dossier médical et en excluant rigoureusement tous les diagnostics différentiels.